Hugh Bowman, ex-jockey de la championne Winx, est un des pilotes les plus versatiles du circuit international.
D’après Declan Schuster & Paul Ryding
Le retour de Vincent Ho, 35 ans, gravement blessé dans un accident de course en février, est un exploit monumental en soi. Toutefois, le fait que le pilote ait pu se qualifier pour tenter de remporter un nouveau LONGINES International Jockeys’ Championship (IJC) à Happy Valley mercredi soir 10 décembre.
Victime d’une grave blessure à la tête et de fractures au cou après avoir été désarçonné, Vincent Ho a suivi une rééducation intense. Un parcours exigeant l'a mené au Centre Médical Olympique Suisse, lui a permis de se familiariser à nouveau avec les chevaux -notamment à Chantilly, l’été dernier, chez son ami Gérald Mossé en compagnie d’Ellis Wong, avant de finalement obtenir le feu vert pour revenir à la compétition, début septembre.
« Je ne m'attendais pas à quelque chose comme ça si tôt dans la saison après sept mois de rééducation – le retour n'a pas été facile, a-t-il confié. Cela m'a pris un peu de temps. J'ai fait beaucoup plus travaillé pour me préparer à courir. Pouvoir monter des gagnants dès maintenant, c’est déjà formidable, et bien sûr, je suis toujours reconnaissant envers MM. Fownes et Lui d’avoir cru en moi. Je suis satisfait de mes résultats et fier de moi. »
Pendant son absence, il a trouvé du réconfort auprès d'un vieux complice, l'ancien champion Golden Sixty, avec qui le jockey a remporté 26 victoires à Sha Tin, dont un record à Hong Kong de 10 Groupes 1… « C'est le seul cheval en qui j'ai 100 % confiance, a-t-il expliqué. Avoir un cheval sur lequel monter pour la première fois et se sentir en sécurité est important après une blessure grave. Heureusement, Northern Farm est suffisamment proche, et pouvoir y aller fréquemment et facilement est important. »
Le caractère fougueux de Golden Sixty était associé à un talent incroyable, et Vincent Ho a été son partenaire de confiance au cours de ses 31 courses, y compris un Grand Chelem historique lors des Sérises Classiques des 4ans 2019/20. Ensemble, ils sont entrés au panthéon des plus grands de l'histoire des courses de Hong Kong.
« Même à la retraite, il est resté un personnage important dans ma vie, a déclaré le pilote. J'ai un lien très fort avec lui. Quand il était ici, je le voyais tous les jours. Pour mon retour, il était important que je me sente en sécurité alors que je reprenais contact avec les chevaux après sept mois d'arrêt. Il m'a aidé à renforcer ma confiance, pour que je puisse revenir et recommencer le travail matinal. Pouvoir y aller souvent, savoir qu'il va bien, et travailler avec lui sur le plat, entre des pôles, faire un peu de dressage avec lui, c’est une grande course de joie. C'est quelque chose de différent, que j'avais arrêté depuis la pandémie. C'est bien de reprendre, et avec lui, qui est un débutant en dressage. J'apprends aussi, et nous progressons ensemble. »
Respecté pour sa détermination et sa constante recherche de perfection, Vincent Ho a commencé le dressage plus jeune avant d'entrer à l'École des Jockeys Apprentis du Hong Kong Jockey Club. De retour à Hong Kong en 2009/10, il a enregistré 10 victoires – une base solide, la première étape vers son record personnel de 96 victoires en 2022/23.
Cette saison, Vincent Ho a monté 14 gagnants, et il estime que l'IJC LONGINES de cette année est l'une des éditions les plus compétitives à ce jour : « Le plateau est exceptionnel. Umberto (Rispoli), qui était absent depuis un certain temps, Christophe Lemaire, Ryan (Moore)… C'est incroyable ! Mickael (Barzalona) est un autre jockey extraordinaire. Pouvoir monter avec eux est un privilège. »
Zac Purton, James McDonald, Joao Moreira, Hollie Doyle, Rachel King, William Buick et Hugh Bowman concourront également contre Vincent Ho, qui a obtenu sa place au classement du meilleur jockey local. Au total, sept vainqueurs de l'IJC LONGINES seront présents cette année.
La compétition en quatre courses fonctionne sur un système de points, avec 12 points pour une victoire, six pour la deuxième place et quatre pour la troisième. Le vainqueur général empoche 600 000 HKD (environ 66 371 €) , tandis que 250 000 HKD (environ 27 655 €) vont au deuxième, et 150 000 HKD (environ 16 593 €) au troisième.
Un des jockeys les plus populaires de Hong Kong, l’Australien Hugh Bowman estime également que le challenge de cette année est très ouvert et que le vainqueur de l'événement sera probablement décidé par le facteur chance au tirage au sort des montes, qui aura lieu sur l’hippodrome de Sha Tin, mardi.
Hugh Bowman n’est pas d’accord avec l'idée selon laquelle une connaissance de la piste de Happy Valley – ainsi que celle des autres concurrents locaux, les anciens vainqueurs de l'IJC Zac Purton et Vincent Ho – puisse conférer un avantage décisif.
« Je dirais que tous les jockeys qui participent à la compétition cette année y ont déjà monté, a-t-il remarqué, et ils connaissent aussi la piste, a-t-il déclaré. Ce sont tous, évidemment, des jockeys de classe mondiale, et je pense que le résultat sera plus déterminé par les chevaux qui seront tirés au sort que par autre chose. »
Bowman est habitué au format du challenge de jockeys et peut être considéré comme un expert de la discipline. Il a remporté l'IJC LONGINES en 2016 ainsi que la Shergar Cup à Ascot en 2007 en tant que capitaine de l'équipe du Reste du Monde. Il est également le seul jockey non-européen à avoir remporté deux fois l'illustre Alistair Haggis Silver Saddle, le titre de meilleur jockey de la Shergar Cup.
« L'IJC est toujours un grand spectacle, et c'est une semaine de courses fantastique à Hong Kong avec les courses Internationales le dimanche suivant, a déclaré Bowman. C'est toujours bon d'en faire partie ».
Malgré près de deux décennies au sommet des courses mondiales , le Meilleur Jockey du Monde LONGINES 2017 et membre du Australian Racing Hall of Fame reste aussi enthousiaste que jamais à l'approche de la semaine phare du calendrier de Hong Kong.
« Financièrement, ce challenge est bien plus gratifiant que tous les autres challenges de jockeys auxquels j'ai participé , cela ajoute certainement un peu de piment, a-t-il reconnu. Toutefois, c'est aussi agréable de retrouver les collègues jockeys que vous avez croisés au cours de l'année, mais que vous d’avez fait qu'apercevoir en passant. Pour cet événement, nous nous installons tous à Hong Kong, passons quelques jours ensemble et nous sommes là le soir pour de vraies courses. L'ambiance est très bonne et la compétition est toujours très serrée. »